vendredi 9 mars 2012

Jacques Jouet : Le 9 mars 2012, Metz (pour Alfred Dogbé, in memoriam)


Pour aller chez toi, Alfred, on passe le fleuve.
Je l’ai fait plusieurs fois, en taxi, en moto (sur le porte-bagages), à pied.
Sur le pont et depuis le pont
il y avait toujours quelque chose à voir, avant de te voir
de voir ta maison, toi et les tiens.
Tu pétillais de rire et d’intelligence.
Dans ta maison il y avait du beau monde.
Je n’avais jamais pensé que tu pourrais passer
si tôt un autre fleuve à la dernière nage
avant d’avoir tout fait, dont tu étais capable
battant, sincère, totalement intéressé et désintéressé
insaisissable pour être libre
léger pour essayer de tout comprendre
dents du bonheur.
La vie est dure et ce n’est pas pour cette raison qu’on la quitte.
La vie est douce et le savoir ne protège pas
d’avoir à la quitter. Ordre des choses.
Toujours lu ça dans ton regard.

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