vendredi 18 mai 2012

Du 13 au 16 juin : la prochaine édition du Festival Emergences


Inauguration de l'édition 2011 du Festival en présence du Ministre de la culture

A vous, les amis d’Alfred à Niamey, la Compagnie Arène et tous les autres qui préparez la prochaine édition du Festival qu'hier il avait créé (2007), nous – ses amis en France -, nous avons envie de vous dire : « On est ensemble » !
Nous avons bien à l’esprit le défi que représente l’organisation du festival sans lui et l’émotion qui vous accompagne dans cette tâche et sera à son comble durant ces trois jours où vous lui rendrez hommage de toutes les manières possibles.
Comment le mal causé par son absence cèdera sa place à l’énergie, à la consolidation des acquis de six années d’expérience et au passage de relais ?
Depuis la première édition, ce pari, chacun le sait, Alfred en avait éprouvé jusque dans sa chair l’extraordinaire difficulté d’accomplissement et il l’a payé cher.
A ceux qui ne découvrent cet inestimable artiste d’Afrique que par les textes, je dois dire combien il fallait être courageux et opiniâtre pour créer un festival de théâtre à Niamey en ce début de siècle bouché ! Les enjeux ? Rien à voir avec l’idée, paresseuse et plutôt superflue, que nous pouvons nous en faire - nous qui sommes gavés de biens culturels.
Pour la cerner, mieux vaut d’abord considérer la définition qu’il en donnait lui-même sur le site de sa compagnie – Arènes Théâtre.

Extraits :
Le théâtre moderne nigérien est animé par une vingtaine de troupes et compagnies professionnelles ou en voie de l'être. Dans leur grande majorité, ces structures sont réduites à une existence sporadique : l'organisation est embryonnaire, la production rare, la diffusion faible et aléatoire. Dans ces conditions, les créateurs et les compagnies ne peuvent espérer vivre, créer et percevoir les justes rétributions matérielles et morales de leur travail. L'action théâtrale ne peut ni s'inscrire dans la continuité d'un projet artistique cohérent et enraciné, ni avoir la résonance sociale qu'elle est en droit de revendiquer.
Les artistes du Niger n'ont pas l'exclusivité de ces conditions. Dans la plupart des pays d'Afrique, les constats sont les mêmes. Les défis aussi.
Enjeux
La naissance du festival participe de la réflexion et des actions qui sont en cours au sein de la communauté du théâtre professionnel africain pour structurer, en Afrique, des réseaux de diffusion de spectacles de théâtre créés sur place.
L'enjeu, c'est bien sûr d'exister en tant que créateurs au sein de nos sociétés. Il s'agit d'offrir nos œuvres à la sanction du public de chez nous. C'est à ce prix que nous pouvons espérer la reconnaissance du public et la juste rétribution de notre créativité. Il s'agit d'inventer les conditions saines et durables d'une production culturelle qui parlent à nos sociétés et qui y apportent des forces de vie et de progrès.
C'est un énorme défi. Qui n'est pas que d'ordre artistique. Il est politique. Il interpelle d'abord et surtout les artistes eux-mêmes ; leur enseigne la solidarité au-delà des frontières, et les incitent à prendre des initiatives pour mutualiser leurs énergies et pour constituer de véritables forces de propositions dans la cité.

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